Les chroniques du masque d'or

Le jour se leva sur la ville haute de la Caverne de l'Araignée... L'ancien Premier Ministre d'Echtelion était sur la tour la plus haute de la ville, et donc, assista à la naissance des nouvelles heures matinales. A cette hauteur, le vent soufflait une légère brise glacée originaire du fin fond du désert et de sa nuit fraîche. Ses cheuveux flottaient au grès des courrants et semblaient être les seuls acteurs de cette scène. La mer loin derrière lui, respectait aussi l'inertie, ainsi que le silence de marbre.

Perdu dans ses pensées, Sikentaïr était le seul à pouvoir voir la véritable action dont faisait part le calme de cet instant. Chaque seconde lui révèlait une partie de l'épique combat dans lequel deux peuples étaient mélés. Son choix avait été fait, une lettre laissée en évidence à Kovikay en témoignait.
Sa réflexion poussée l'avait mené ici. Ainsi, il devait montrer une face méconnue de tous à ce peuple qui fut celui de son père et actuellement, celui de son cousin.

Le vent augmenta d'un coup son intensité, brisant ainsi le pacte du mouvement et du silence. La raffale soudaine avait en même temps engendré un sifflement grave... Ce bruit fut synchronisé avec l'arrivée d'une personne sur la tour...

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Une semaine auparavant, le Roi s'était réveillé, comme chaque matin, apeuré, réalisant chaque jour un peu plus que son Royaume était en train de s'effondrer. Depuis trois mois, les Occidentaux occupaient l'ouest de l'île de Polluis, basés à la Caverne de l'Araignée.
Rapidement, il s'habilla, et se dirigea vers son bureau, un étage plus bas. Sur la table, il trouva une lettre dépliée, bien mise en évidence. En bas de la page se trouvait un sceau gris avec une plume : le sceau de Sikentaïr, Vème du nom. Rapidement, le Roi lut la lettre :

Citation :: Zonik,

Comme tu te le rappelles certainement, je l'ai dit auparavant... Que cela ne saurait tarder, que tu ne tarderais pas à tomber.
Pour t'emparer du pouvoir, tu as tué mon père, qui gouvernait ce Royaume... d'une meilleure manière que la tienne.
Depuis lors, sous couvert de servir le peuple, tu ne songes qu'à accroître tes richesses personnelles avec la sueur de ceux que tu appelles tes amis.
Myzdenel et tous les autres ne sont que des jouets entre tes mains, qui te servent à t'enrichir de gloire.
Mais je n'ai pas passé un jour, pas passé une nuit, sans songer à la vengeance, à récupérer mon dû.
Les occidentaux qui sont arrivés à l'ouest, sont la seule opportunité depuis tout ce temps : je vais reprendre ma place avec leur aide !
Le peuple de Lumière voit aussi les ombres de ton Royaume. Ensemble, nous réduirons à l'état de souvenir ta futile domination.

Le Roi fit alors un discours au balcon du Palais de Kovikay:

"Chers sujets, j'ai le devoir et le regret de vous dire que le Premier Ministre, Sikentaïr V nous a trahis. Revendiquant la suzeraineté des tyrans Nohansum, il s'est rallié aux Occidentaux pour devenir le nouveau Souverain d'Echtelion. Cette perte ne doit en rien affaiblir notre détermination...
Bien au contraire, nous savons désormais que les Occidnetaux sont maléfiques. Car, ils ont réussi à achever la corruption de Sikentaïr. Ensemble, luttons contre les envahisseurs... même si cela signifie la mort de notre Premier Ministre.
C'est pourquoi je nomme aujourd'hui le seigneur Myzdenel, Nouveau Premier Ministre d'Echtelion, et, Seigneur de Faestrus."

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Atashnan était arrivé au sommet de la tour où Sikentaïr était occupé à méditer. Rapidement, le sorcier au masque d'or vint s'asseoir à côté de son ami. D'une voix quasi inhumaine il engagea la conversation :

"La matinée est magnifique dans cette région: la mer et le désert se font face et s'affrontent, sans que jamais aucun ne parvienne à prendre du terrain, car il n'y a pas de marée par ici."

Le vent soufflait de plus en plus fort.

"Enfin, nous y voici, les Corrompus de l'Est ont décidé de bouger: leurs armées se sont rassemblées au pied des Monts Noirs. Ils croient pouvoir nous vaincre, mais ils se mettent le doigt dans l'oeil. Nos troupes sont moins nombreuses, mais nos magies combinées sont invincibles. Ensemble, mon ami, nous ferons reigner la lumière sur ces terres, et sur la planète entière. Alors la Déesse de Lumière reviendra et nous accordera l'immortalité."

Le vent soufflait toujours plus fort, jusqu'à être une tempête, et, chose rare, un véritable déluge s'abbatit sur les Monts du Gedraïn.

"Cette tempête... Elle est messagère d'événements négatifs... dans les deux camps. Qui sait combien de temps elle durera ? Qui connait l'instant précis où la lumière reviendra ? Et, reviendra t-elle dans l'Est ou dans l'Ouest ? ..."

Une série de questions de réflexion venait d'être invoquée. Chacune d'elles séparée par un même intervalle de temps, ainsi qu'un coup de tonnerre.

"Toute l'histoire proche semble être décrite ici même...
N'est-ce pas étrange ? Même pour nous, grands sorciers, rien n'est jamais joué à l'avance..."

Il se tut.
La pluie les avait trempés jusqu'aux os. La matinée, qui avait commencé par des rayons magnifiques, avaient été en quelques temps, innondée d'eau.
Sikentaïr se retourna. Il fit quelques pas en direction des escaliers, mais s'arrêta brusquement.

"Les journées magnifiques sont alors celles qui sont purifiées par les eaux selon toi... Belle vision du monde."

Et il s'en alla.